Institut des Frères Maristes à Péruwelz

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  De l'expulsion de France à la venue à Péruwelz  

En 1900, le gouvernement de Waldeck-Rousseau conçoit un plan d’expulsion des ordres religieux et l’instauration d’un enseignement laïque. C’est la raison pour laquelle les congrégations religieuses implantent en Belgique, de nombreux établissements d’enseignement le long de la frontière belgo-française, de Dixmude à Arlon. Nous retrouvons ainsi dans notre région : les frères de St Luc Tournai et Mons, St Charles Péruwelz et Wez-Velvain, le Bon Pasteur Bury et Obourg, les Ursulines Tournai et Mons, etc. .  A Péruwelz, les Maristes arrivent en 1905. 

Laissons-les (dans leur Bulletin de l'Institut, vol. II, n. 17, septembre 1911, Pp. 287-297,) nous compter cette aventure :

<< Péruwelz est une petite ville de la Belgique. En elle-même,   elle n'aurait pas eu de titre particulier à figurer dans nos Annales, mais depuis 1905 elle a vraiment droit d'y occuper une place d'honneur, puisque à partir de cette date elle a vu se fonder et grandir comme providentiellement  une de nos Maisons les plus visiblement bénies de Dieu et de la Très Sainte Vierge.
De bonne heure, les Supérieurs de la Province  avaient songé à chercher aussi dans l'hospitalière Belgique un asile pour les débris des autres pensionnats ; niais beaucoup d'autres congrégations, attirées par la similitude de mœurs, de langue et de sentiment religieux, avaient déjà pris les devants. Les bras commençaient à devenir bien nombreux pour le travail à faire ; on risquait de se porter préjudice les uns aux autres, et l'autorité ecclésiastique devait se montrer circonspecte pour accorder des autorisations .
Heureusement Notre-Dame de Bonsecours, qui nous voulait sans doute auprès d'Elle, daigna prendre la cause en main en mettant sur le chemin des Supérieurs un de ses serviteurs dévoués, M. le Chanoine Guillaume, curé de Bonsecours-Péruwelz.   Bientôt, en dépit de tous les obstacles, l'autorisation était obtenue, le terrain acheté, les plans adoptés, et l'on pouvait se mettre à l'œuvre pour la construction.
C'était au mois de mai 1905. Malgré tout le désir qu'on avait d'être prêt pour la rentrée d'octobre, on osait à peine l'espérer. Cinq petits mois pour un travail de cette importance ! Ce n'était guère que la moitié de ce qu'il aurait raisonnablement fallu. 
Grâce aux cent ouvriers constamment employés au chantier, les murs s'élevèrent rapidement, et quelques Frères purent bientôt y venir. Ils furent d'abord logés à Bonsecours, où nous avions déjà une école communale et où ils étaient très bien traités : mais ils avaient hâte de se trouver "chez eux’’.
Dans le sous-sol de la nouvelle construction on mit donc un petit fourneau, une table et quelques bancs ; la maison provinciale de Pommerœul, située à quelques kilomètres de là, envoya un peu de vaisselle, des lits et autres objets de première nécessité. On suivait les ouvriers, les chassant pour ainsi dire de salle en salle, et prenant possession de chacune, dès qu'ils l'avaient quittée, afin de l'approprier au plus vite à sa destination.
Des voitures chargées de matériel arrivaient journellement ; et souvent, jusqu'à dix ou onze heures du soir, il fallait être à l'ouvrage pour décharger le contenu et le mettre en sûreté. Le dévouement, l'esprit de famille, se trouvaient ainsi placés dans les fondations même de cette maison, et plusieurs Frères, bientôt après, devaient en donner une preuve d'un autre genre en consacrant une bonne partie de leurs revenus ou de leurs biens patrimoniaux, après autorisation nécessaire, à l'ameublement de la maison, à la construction du mur de clôture, ou à l'achat d'un terrain annexe jugé nécessaire.
Cependant, malgré toute l'activité déployée, la rentrée ne put avoir lieu que le 10 octobre. C'était déjà bien tard. Mais cela n'empêcha pas que dès le premier jour il n'y eût 56 élèves, c'est-à-dire plus qu'on n'en espérait.
Avant la fin de l'année, il y eût une petite fête pour célébrer l'arrivée du 100ième, et l'on en fit une bien plus belle pour le 200ième en  mai 1907 .Dés 300 élèves ou environ que compte l'Etablissement, 260 sont pensionnaires et presque tous Français. Une quarantaine seulement de Belges suivent les cours en qualité d'externes. C'est pourquoi, en dehors de quelques légères modifications en ce qui regarde l'Histoire et la Géographie, les programmes adoptés pour l'enseignement ordinaire sont les programmes officiels français qui aboutissent aux certificats d'Etudes (primaires et primaires supérieures) et aux Brevets de capacité L’Etablissement, malgré sa courte existence, semble donc grâce à Dieu, désormais en possession d'à peu près tout ce qui .est nécessaire à la vie normale d'une bonne maison d'éducation. Il reste à lui souhaiter maintenant la continuation des bénédictions célestes en demandant à N. D. de Bonsecours de conserver pour longtemps à la catholique Belgique la liberté dont elle a si généreusement fait part à ceux qui se la voyaient injustement dénier ailleurs. >>

 

  1914 - 1918: Le lazaret  

Le front est à moins de 100kms (La Somme, Arras, Douai). Durant cette période troublée, les Allemands vont occuper les bâtiments et les transformer en « Lazaret ».
La ligne du « Tram à k’vaux » sera réquisitionnée et un tronçon de voie complémentaire construit  pour le transport des blessés depuis la gare.
Les soldats blessés allemands et français sont unis dans la souffrance 
 

 

  1944-1945: la seconde guerre mondiale  

Devant l’avancée rapide des allemands, l'institution accueille la population qui évacue devant l’ennemi. Un certain nombre de soldats français, blessés ou moribonds, furent amenés chez les Frères Maristes, le bâtiment ayant été transformé comme en 1914 en lazaret allemand. Certains d'entre eux y moururent les 27 et 28 mai 1940.

Le 4 septembre 1944, c’est la libération de Péruwelz par les alliés.  Le 17° bataillon de fusiliers fut constitué en date du 15 janvier 1945 à Peruwelz, et fut placé sous les ordres du Major Hazard. L’avant-garde du bataillon prend l’institut des Frères Maristes comme cantonnement.

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La formation terminée, le 17° bataillon quitte Peruwelz le 6 mars 1945 afin de rejoindre l’Allemagne.

 

  L'après-guerre  

 

Avec les années de guerre, le monde des idées et des mœurs a évolué. La population scolaire et religieuse diminue progressivement.

Présente dans la région depuis près d'un quart de siècle l'école a fermé ses portes définitivement en 1979 .Elle en aura marqué l'histoire tant du point de vue pédagogique qu’architectural.

Les bâtiments garderont toutefois leurs destinations initiales car ils seront bien vite repris par l'Institut Saint Charles qui doit faire face à l'explosion de sa population scolaire.

Certains locaux tombés en désuétude ont été mis depuis 2013 à disposition des Scouts de la 7e Unité Escaut-Péruwelz.

 

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